IN FINE VERITAS

Je n’ai nulle compétence, n’étant ni médecin ni politique ni pharmacologue ni banquier ni lobbyiste ni complotiste, pour juger du bien-fondé de la prise en charge de la crise sanitaire que nous venons de traverser, que nous n’avons peut-être pas fini de traverser. Nulle compétence et nulle appétence ; ce n’est d’ailleurs pas le lieu, sauf à rapprocher, ce que je ne manquerai pas de faire, la pandémie, de la bande-ennemie, ennemie de la vie, ennemie de la paix, ennemie de l’humanité, triple entente, triple attente, triple attentat. Quant aux chefs de bande, on les connaît, bande vieille peau qui ne panse que certaines plaies, certains palais, certains palaces.
Certains palabrent, qui s’y connaissent sans doute, détiennent leur vérité, LA Vérité, avec un grand V, comme dans Virus, comme dans Vitruve, que peind le grand Léonard de Vinci (encore un V comme dans Vérité) à ne pas confondre avec notre ami Claude, chanteur pacifiste qui nous a quittés en mars 2012, désertant une dernière fois la planète, mais là contre son gré, contrairement à son geste courageux dans l’Algérie qu’on faisait rimer avec boucherie.
Bref, comme disait Pascal, celui qui faisait des paris stupides, pour reprendre le plus court des poèmes de Prévert (Un certain Blaise Pascal, etc. etc.), mais ça n’a rien à voir avec notre sujet, encore moins avec notre objet, quoique, un peu quand même avec notre objection, objection face à l’abjection ; alors qu’est-ce qu’y disait, ton Pascal ; non, c’est pas mon Pascal, le mien n’aurait pas dit ça, bref, il disait, du moins dans ma traduction à moi, « Vérité en deçà des pires ennemis, erreur au-delà, ou Terreur au-delà, ou quelque chose comme ça. » Je ne désirais pas vraiment parler de ce Colonel Virus, qui s’insinua, qui s’inséra, malencontreusement le mois dernier, dans mon article, il n’est qu’un exemple de cette vérité aux multiples facettes. Soyons patients, sans être malades. Ce Virus, avec un V comme dans Victoire, nous en viendrons à bout. Une victoire à mériter, un évictoire à méditer.
Encore cette victoire ne sera-t-elle qu’une victoire à la Virus.
Comme toutes les victoires !
Encore faudra-t-il voir si de cette épidémie, de cet épisode, de cette bataille, si de cette Peste, nous saurons tirer des conclusions.
En tire-t-on, tontaine tonton, des autres batailles, des autres épisodes de l’Histoire ? J’ai bien peur que non. Puisque chaque gouvernement refait la même chose que ses prédécesseurs, sans cesser pour autant de défaire, ah c’est compliqué, ce qui a été fait. Question de Vérité une fois de plus. Et c’est la guerre, la guerre, toujours recommencée, pour paraphraser Valéry, poète sétois à ne pas confondre avec un ancien président de l’arrêt public (ça s’écrit pas comme ça ?) portant ce prénom. Chacun sa vérité, dirait Pirandello, sauf qu’il en est des vérités comme des virus : certaines peuvent être anodines, sans importance, d’autres ravageuses.

Je n’ai nulle appétence pour les conflits, quels qu’ils soient, et tant qu’il est possible de les éviter, je m’y engage. Je m’y langage, comme dirait je sais pas qui.
Le monde va-t-il enfin changer de base ? Du passé militaire, du passé sanguinaire, du passé injuste et déséquilibré, fera-t-on enfin table rase, lorsque la plupart des dits responsables, c’est du Futur qu’ils sont en train de faire table rase ?!

LE VERITABLE VIRUS, dont nous ne viendrons jamais à bout qu’à force de réflexion et de bon sens, deux outils qui ne sont pas les mieux partagés, et qui pourtant ne demandent aucun investissement financier, le véritable virus, mal qui répand sa terreur, comme aurait dit le fabuliste, mal que le fiel en ses fuhrers invita pour, non pas punir les crimes de la terre, mais pour asseoir sa domination, sa possession, sa position, sur le monde, sur le pauv’monde comme aurait dit le poète.
Le véritable virus, celui qu’il nous faut combattre, est comme l’hydre de Lerne, pourvu de plusieurs têtes. Le véritable virus s’appelle bêtise, et depuis Brel, ou Dimey, nous l’avons démasqué, débusqué, guère décapité. Oui la bêtise, quels que soient les autres noms qu’on peut lui attribuer, a toujours eu tendance à avancer masquée. C’est même à ça qu’on ne la reconnaît pas, pour audiardiser mon propos.
Aujourd’hui si nous sommes tous masqués, à part le côté pratique pour ne plus se faire gazer dans les manifs pacifistes, comment se reconnaître ? Comment la démasquer, la bêtise ?
Parmi ses différents visages, le nationalisme et le militarisme sont les deux jumeaux qu’il nous faut, sans relâche, sans désertion, sans trêve, sans peur, sans reproche, dénoncer.

Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants. À condition de ne pas leur inculquer d’autres vérités, contre-vérités, idées toutes faîtes, ridées, coupe-têtes, à condition de leur enseigner la liberté de penser, et de s’exprimer, plutôt que la pensée unique, la pincée inique. Bien sûr nous ne sommes pas, en France, les plus mal lotis, adjectif à ne pas confondre avec l’auteur de Pêcheur d’Islande. Il est certaines zones de la planète, appelées pays, à ne pas confondre (si je vous embête avec mes répétitions, dites-le j’arrête, non mais !) avec P.I, abréviation non assez répandue pour évoquer le Pacifisme Intégral (vérité qui n’est pas encore enseignée aux écoliers), il est certaines zones, disais-je, où les « arguments » à l’appui de la vérité locale, sont autrement « convainquants » pour employer un euphémisme. Il n’y a pas en France d’enfants soldats, me dira-t-on. Est-ce une raison pour laisser pétrir les enfants, laisser manipuler, modeler les cerveaux enfantins, et adultes, et parentaux, en leur enseignant comme un postulat une citoyenneté militarisée ? Est-ce une raison pour transformer des citoyens en enfants, aptes à l’obéissance, au garde-à-vous ?
Yves Le Car

Yves LE CAR provisoire


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